JULIA-KEIKO tsujii 辻井 - peintre

JULIA-KEIKO tsujii 辻井 - peintre
JULIA-KEIKO tsujii 辻井
Née au Brésil, de parents japonais. L’école des Beaux Arts du Rio de Janeiro, puis d’Arts Plastiques à Sorbonne. Vit à Bobigny.
Mon nom de famille « tsujii » 辻井signifie « carrefour+puit », un lieu de croisement et de rencontres.
L’influence de deux, sinon de trois continents, mes racines multiples et une enfance passée dans une nature encore peu domptée, surgit comme des citations dans mes œuvres.
Au Brésil coexistent la forêt et la mégalopole, une vie « primitive » et la technologie, des mosaïques de peuples et des cultures, des mémoires perdues, l’exubérance, les conflits, la mélancolie… Ces éléments nourrissent mon travail.
En 2006, j’ai voyagé au centre du Brésil. J’ai voulu aller à la rencontre de l’Autre Brésil. Le hasard m’a fait rencontrer les Xerentes, un des peuples Indigènes de la région. Je suis originaire du sud du Brésil, du département de Parana’ (sud de São Paulo ; SP est le cœur financier et industriel du Brésil ; Parana’ est agricole). Ma première enfance s’est passée à la campagne (bien que la forêt vierge ait disparu quand mes grands parents sont arrivés dans cette région).
En regardant les enfants Xerentes, vifs, curieux, rieurs, s’amusant de tout et de rien, courant pieds nus, dont la terre, l’arbre, l’eau est comme une partie de leur corps, j’ai vu soudain ressurgir les jeux de mon enfance…
Les Xerentes et autres peuples autochtones, sont « les Autres », des étrangers sur leur propre Terre… Ils nous lancent des interrogations sur les certitudes de notre monde : la fragilité du vivant dans ce puissant jeu de dominos ; la démence de notre système de production, l’uniformisation planétaire, l’urgence de respecter notre Terre Mère nourricière ; l’absurdité du « désert vert », le paradoxe de la misère dans une orgie d’opulence… Je suis, de plus en plus persuadée que les peuples indigènes, encore en dialogue avec la Nature, ont beaucoup à nous apprendre… Les menaces qui pèsent sur leur existence, sont aussi les nôtres....
Pendant mon enfance, je me sentais un peu « étrangère » dans mon pays, car ma langue maternelle est japonaise. Mon intérêt pour les Indigènes du Brésil vient du fait qu’ils sont biculturels, et « étrangers » dans leur terre natale.
Aujourd’hui, nous vivons dans un Monde mosaïque… Nous rencontrons quotidiennement des « indigènes » dans la rue de Paris, dans le métro, dans notre résidence… Découvrir leur Paysage, leur Nature, leur Mémoire…