Le héros malgré lui

Sortie du recueil de poésie
Le Héros malgré lui/O heroi desvalido
de Maria Carpi
collection bilingue "Les Fruits étranges"
aux éditions Les Arêtes
9
Foi longa a viagem para advir
em corpo e penosa a luta
para erguê-lo da inércia.
E, todavia, nascer rompe
apenas o primeiro invólucro,
o mais tênue e maternal
tecido. A película do ar
é mais pétrea que o sangue.
Com o vagido inicial,
emergem em vizinhança
o corpo e a acompanhante
sombra. E a nostalgia
da sombra em ser corpo
para expor-se à existência,
repasto do esquecimento.
Ir além dessas adjacências
do corpo não é se distanciar.
Embarcar o corpo além
da coleta das sombras
não é navegar. O lugar
do distanciamento, o manancial
da vinha, encorpa a ferida.
O corpo alimenta o que a sombra
de joelhos mendiga. Cavalo ruminando
os talos. Transcender para dentro.
9
Long fut le voyage pour arriver
au corps et douloureuse la lutte
pour le soulever de l’inertie.
Et, pourtant, naître déchire
seulement la première enveloppe,
le plus ténu et maternel
tissu. La pellicule de l’air
est plus dure que le sang.
Comme un vagissement initial,
émergent du voisinage
le corps et l’ombre
qui l’accompagne. Et la nostalgie
de l’ombre d’être corps
pour s’exposer à l’existence,
repas de l’oubli.
Aller au-delà de ces limites
du corps n’est pas se distancier.
Embarquer le corps au-delà
de la quête des ombres
n’est pas naviguer. Le lieu
de la distanciation, la source
de la vigne, donne corps à la plaie.
Le corps alimente ce que l’ombre
mendie à genoux. Cheval ruminant
les tiges. S’élever à l’intérieur.